05. Un face a face inoubliable

Ce matin après le déjeuner au campement, nous prenons le chemin de la forêt avec les jeunes étudiants du centre de recherche laissé en place par la primatologue Jane Goodall depuis sa fondation en 1960. Par la plage nous prenons les sentiers de la forêt impénétrable.

Pendant l'excursion une petit groupe se tenait dans les arbres devant nous. Nous avons stoppé notre avancée. je me suis approché du groupe et me suis assis par terre pour les observer. Au bout d'un moment la femelle est descendue de son arbre et s'est approchée de moi tranquillement jusqu'aussi près qu'un mètre puis s'est assisse pour m'observer et comme pour me présenter sa progéniture.

Nous sommes restés un bon moment face à face à se parler du regard. Puis le mâle est descendu doucement pour nous rejoindre le tout sous le regard du mâle Alpha du groupe qui surveille du haut de son arbre seul comme une vigile. Une fois assis, le mâle passera son regard de moi à sa femelle au mâle alpha en boucle comme pour s'assurer qu'il a l'approbation du chef de clan pour cette rencontre.

Ils sont venus à moi comme s'ils savaient que je voulais les rencontrer. Ils m'ont laissé le privilège d'être à leurs côtés un moment, celui de partager cet espace naturelle qui est la leur, cette forêt de tranquilité sans bruit autre que les oiseaux qui chantent et les cris des autres chimpanzés communiquant entre eux.

Le mâle surveillait le mâle alpha du coin de l'oeil comme pour voir si rien ne le contrariait. Nous avons fait contact visuel une vingtaine de minutes avant que le mâle alpha descende pour interrompre cette rencontre. Son passage devant moi signifiait assurément que je devais quitter. Les accompagnateurs m'ont rapidement avisé que la visite autorisée par le chef de clan était fini. Nous nous sommes retirés doucement pour prendre le chemin d'une autre famille.

Yeux dans les yeux, la curiosité de l'un et l'autre avec une intensité impossible à décrire. À un mètre face à face c'était ma rencontre inoubliable avec l'un de nos cousins à quatre mains. Je n'oublierai jamais ce regard. Il nous fait oublier pour un instant le monde artificiel dans lequel nous vivons. À quoi peut-il bien penser en nous voyant ? Merci à Jane Goodall pour avoir découvert ce lieux.

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