09. Volcan Tungurahua, surnommé « la gorge de feu »
- Le voyageur de l'extrême !

- 14 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 sept.
Tungurahua : la gorge de feu
Elle gronde, elle crache, elle éclaire les nuits de ses colères rougeoyantes. En kichwa, “Tungurahua” signifie « la gorge de feu », un nom qui lui va comme un souffle de lave. Perchée à 5 016 mètres d’altitude, cette montagne volcanique domine les paysages autour de Baños de Agua Santa, petite ville thermale nichée à ses pieds.
🌋 Une montagne vivante et imprévisible
Contrairement à son époux mythique, le Chimborazo, calme et endormi, la Tungurahua est fréquemment en activité. Entre 1999 et 2016, elle a connu plusieurs éruptions spectaculaires, crachant cendres, lave, et panaches de fumée visibles à des dizaines de kilomètres.
Les habitants de Baños, habitués à ses humeurs, ont appris à vivre avec le danger, parfois contraints d’évacuer, mais toujours profondément attachés à cette terre nourricière.
🏞️ Baños, entre feu et eaux sacrées
Au pied du volcan s’étend la ville de Baños de Agua Santa, nommée pour ses sources thermales riches en minéraux, censées avoir des propriétés curatives. Ici, l’eau chaude jaillit du sol, réchauffée par le magma sous-jacent, créant un contraste étonnant entre vie et menace.
La ville est aussi un centre de spiritualité : le sanctuaire de la Virgen de Agua Santa est un lieu de pèlerinage, réputé pour ses “miracles” et ses fresques représentant… les colères du volcan.
🚵♂️ Une terre d’aventure
Les flancs de la Tungurahua sont devenus un terrain de jeu pour les amateurs de sensations fortes :
Randonnées jusqu’aux miradors naturels (La Casa del Árbol, Los Ojos del Volcán) pour observer le cratère fumant.
Tyrolienne, VTT, canyoning dans les gorges verdoyantes autour de Baños.
Balades à cheval à travers les cultures de canne à sucre et les forêts de nuages.
Lorsque le volcan est calme, on peut s’approcher de ses flancs, mais l’ascension jusqu’au sommet reste dangereuse et interdite lors des périodes d’activité.
🌀 Une légende andine : l’amour du feu et de la glace
Dans la tradition kichwa, la Tungurahua est une femme fougueuse, épouse du Taita Chimborazo. Leur relation est marquée par la distance et la passion. Jalouse, elle aurait fait fuir la belle Cotopaxi, rivale aimée de Chimborazo.
Quand Tungurahua entre en éruption, elle crie sa colère, projette ses larmes incandescentes sur la vallée, et rappelle à tous que les montagnes andines ont une âme, des désirs, des blessures.
✍️ Impression personnelle
Éruption en direct. L'activité volcanique du Tungurahua a atteint son apogée le 1er février 2014, lorsque, vers 17 heures, d'épaisses cendres ont commencé à jaillir du cratère, s'élevant rapidement et se propageant jusqu'à la province de Loja, près de la frontière péruvienne. Une série d'explosions a suivi, commençant par deux explosions modérées et culminant avec une explosion massive. De la fumée et des cendres se sont élevées à 13 km d'altuitude dans le ciel, et la lave a atteint le col d'Acupashal, bloquant la route vers Baños l'endroit ou l'on avait passé la journée. Cet en prenant des photos du Volcan depuis la ville de Riobamba ou nous avions pied à terre que nous avons eu droit au premier instant de l'éruption.
Face à la Tungurahua, je n’ai pas ressenti la paix. J’ai ressenti la puissance brute de la Terre, cette tension souterraine qui nous rappelle que rien n’est figé. Elle n’est pas hostile, mais elle impose le respect. Un rappel constant de l’équilibre fragile entre l’homme et la nature.
La nuit, depuis les hauteurs de Baños, on peut parfois voir le sommet rougir, fumer, comme si la montagne respirait lentement, gardant en elle une colère ancestrale… ou peut-être un amour trop fort pour être contenu.





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