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08. Baltazar Ushca, El hielero de Chimborazo

  • Photo du rédacteur: Le voyageur de l'extrême !
    Le voyageur de l'extrême !
  • 15 mars
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 sept.

Le fameux “Hielero” (homme extractant la glace) du volcan Chimborazo, légende équatorienne et ultime pratiquant de cette tradition indigène Kichwa s’en va, avec son lot d’histoires, d’anecdotes, d’années à gravir ce volcan, de tonnes de glaces extraites et soulevées, de kilomètres parcourus pour transporter ces blocs précieux et éphémères. Enveloppés dans de la paille, permettant de prolonger leur durée de vie jusqu’à être vendus sur les marchés de Riobamba, les pains glacés de Taita Chimborazo furent le gagne-pain de Baltazar pendant plus d’une soixantaine d’années.


Baltazar Ushca, le dernier hielero du Chimborazo


Dans les hautes terres balayées par le vent, là où l’air se fait rare et le ciel semble toucher la terre, vit un homme que l’on surnomme le dernier des “hieleros”. Son nom est Baltazar Ushca, et son histoire est celle d’un combat silencieux entre tradition, nature et mémoire vivante.


🏔️ Un métier d’un autre temps


Pendant plus de 50 ans, Baltazar a gravi les pentes du Chimborazo, ce colosse andin de plus de 6 200 mètres, pour y extraire des blocs de glace millénaire qu’il redescendait à dos d’âne jusqu’aux marchés de Riobamba.


Autrefois, plusieurs hommes faisaient ce travail. La glace du Chimborazo était prisée pour sa pureté et sa fraîcheur, utilisée pour conserver les aliments ou préparer les rafraîchissements traditionnels comme les granizados (glaces pilées parfumées au sirop de fruits).


Mais au fil du temps, le progrès technologique et les congélateurs ont rendu le métier obsolète. Tous ont abandonné… sauf lui.


👣 Une vie entre ciel et glace


Petit, trapu, le visage buriné par le froid et le soleil, Baltazar Ushca n’a rien d’un héros moderne. Et pourtant, il est le gardien d’un savoir ancestral. Chaque semaine, il monte jusqu’à environ 5 000 mètres, marcheur infatigable dans un paysage aride et sacré, pour extraire avec ses outils rudimentaires un bloc de glace qu’il entoure de paille et transporte comme un trésor.


Son ascension est à la fois physique et spirituelle. Pour lui, la montagne est vivante, elle parle. Il la respecte comme une entité sacrée, selon la vision andine du monde, où les volcans sont des apus, des esprits protecteurs.


🎥 Un symbole national


Baltazar Ushca est devenu une icône culturelle en Équateur. Il a été le sujet de nombreux reportages, documentaires (El Hielero del Chimborazo), et même de bandes dessinées. Les écoles racontent son histoire, non pas pour glorifier la souffrance, mais pour honorer la mémoire d’un mode de vie andin en voie de disparition.


Malgré sa notoriété, il continue de vivre humblement, dans le petit village d’Urbina, perché à plus de 3 500 mètres d’altitude, à la lisière du monde moderne.


🧭 Rencontrer Baltazar : une expérience humaine


Il est possible, dans le cadre de certaines excursions locales, de rencontrer Baltazar à Urbina, parfois même de l’accompagner sur une portion de son trajet vers le Chimborazo. Il raconte, avec humour et humilité, ses anecdotes de montagne, ses réflexions sur le temps qui passe, et sa profonde connexion à la nature.


Mais attention : il ne s’agit pas d’un “spectacle”. C’est une rencontre. Un moment de respect et d’écoute, face à une sagesse populaire rare, forgée dans le silence des cimes.


✍️ Impression personnelle


Rencontrer Baltazar Ushca, c’est un peu comme remonter le fil du temps. Dans ses gestes précis, dans son regard vif, se mêlent les traces d’un monde ancien et la force tranquille d’un homme resté fidèle à ses montagnes.





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