20. seul au monde !
- Le voyageur de l'extrême !

- 25 févr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 oct.
"Seul au monde, là où l’argent n’a aucune utilité". Il n'y a pas de mot assez puissants pour décrire l'isolement d'être à des semaines d'un endroit ou tu peux transiger un dollars. L'endroit où les valeurs basculent, où le troc, la parole, la survie, ou simplement l’humain prend le pas sur tout ce que l’argent ne peut acheter.

C'est dans ce moment de solitude absolue, où volontairement isolé, que je réalise que tout ce que j'ai emporté « d’utile », argent, carte, technologie, n’a plus aucun sens face à la forêt, aux éléments, ou aux besoins essentiels. Voici une méditation à vif. Je me sentais seul au monde. Je me sentais bien. Rien ne me manquais.

Mon guide et le navigateur étaient partis chercher un endroit ou l'on pourraient monter notre camp et y passé la nuit. J’étais resté près de la pirogue, sous une bâche tendue, croyant que la chaleur passerait. Mais la pluie est venue, brutale, verticale, et avec elle, le sentiment d’être seul. Vraiment seul. Pas de réseau. Pas de route. Pas de bruit humain. Seulement l’eau, la forêt, et mon sac, ce foutu sac, trop rempli de choses inutiles. J’y ai trouvé mon portefeuille. Cartes. Billets. Dollars. Réais.

J’ai regardé ces rectangles de papier comme on regarde un mensonge. À quoi bon ici ? À qui donnerait-on un billet de vingt pour du feu ? Combien paie-t-on une heure de lumière quand le ciel ne s’ouvre plus ? Quel est le prix d’un silence absolu ? Et là, face au fleuve gonflé, aux arbres noyés, j’ai compris : "Je ne possède rien ici. Même pas mon confort. Même pas mon importance." Soudain un craquement dans les feuillages. Des singes qui n'avaient que faire de ma présence. Comme si je n'y était pas.

Il n’y a pas de marché dans la jungle. Ici, on échange le temps, la force, la mémoire, la confiance. Un poisson contre une histoire. Un abri contre un chant. Un savoir contre une écoute. Pas de tarif. Pas de crédit. Seulement l’équilibre.

Quand ils sont revenu, ils m’ont vu les billets dans les mains. Le guide m’a dit : "Là-bas, ton argent te suit. Ici, il s’arrête à l’eau." Puis on a ramassé nos affaires, on est arrivé au site du campement et on a allumé le feu. Pas avec des billets. Avec des gestes. Avec le savoir de ceux qui vivent vraiment ici. Ce soir-là, je n’ai rien acheté. Mais j’ai reçu beaucoup. Un poisson. Une natte sèche. Une parole. Seul au monde ? Non, avec la nature et tous ses êtres vivants non civilisés.

Et une certitude : "Quand il n’y a plus rien à vendre, on commence peut-être à comprendre ce qui a de la valeur."
C'est également à ce moment précis que j'ai décidé de ne jamais revenir dans le monde moderne.






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