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18. petites et grosses bibittes

  • Photo du rédacteur: Le voyageur de l'extrême !
    Le voyageur de l'extrême !
  • 27 févr.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 oct.



Voici un regard sensoriel, entomologique, sur la micro-faune de l’Amazonie : insectes, reptiles, créatures rampantes ou volantes, ces "bibittes" qu'on apprend à craindre… ou à respecter. Elles (les bibittes) jouent sur la fragilité du voyageur confronté à l’exubérance vivante de la forêt, où chaque feuille peut cacher un prédateur, et chaque piqûre peut réveiller la fièvre.

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Petites et grosses bibittes dans l’hostile forêt amazonienne. Entre deux démangeaisons voici un aperçu des bestioles. Je croyais être prêt. Vacciné, traité, enduit de répulsif, vêtu jusqu’au menton. Mais la forêt, elle, ne lit pas les manuels de survie. Dès le premier matin, j’ai compris : ici, je suis un buffet ambulant. On estime que la forêt amazonienne abrite plus de 2,5 millions d'espèces d'insectes, représentant une proportion significative de la biodiversité mondiale. Ça fait beaucoup de bouche à nourrir !

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Les petites. Elles sont les premières à vous tester. Silencieuses. Invisibles. Infatigables. Les maringouins (les vrais, pas ceux du nord), vous tournent autour comme des idées noires. Les fourmis mordent avec méthode. Les rouges, les noires, les minuscules, elles ont toutes un compte à régler. Les tiques, ces petits vampires arrogants, s’invitent sans frapper et repartent avec votre sang comme souvenir. Et les poux des arbres, minuscules, mais capables de transformer une sieste en torture lente. Chaque démangeaison est une leçon d’humilité.

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Les grosses. Plus rares, mais plus marquantes. Les araignées sont des reines silencieuses, postées à hauteur de visage. Certaines poilues. D'autres, transparentes. Toutes respectées. Les scorpions se faufilent dans les chaussures la nuit. Yamã m’a appris à les vider chaque matin. Et puis, il y a les scolopendres, longues, articulées, rapides comme la peur. Le genre de bête qui vous réveille d’un rêve en sursaut. Mais rien ne m’a autant glacé que le bruit feutré d’un serpent qui glisse sous le hamac. Même quand il ne mord pas, il mord l’esprit.

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Les invisibles. Ceux-là sont les pires. Les champignons, invisibles sur la peau, visibles quand il est trop tard. Les parasites, qui pondent dans vos plaies, vos pieds, parfois vos pensées. Et les fièvres, transportées par les ailes d’un moustique, qui s’installent en vous comme un démon discret. Dans les premiers jours de l'expédition, j’ai eu de la fièvre. J’ai déliré. J'ai navigué avec les fesses et les boules au vent à l'avant de la pirogue pour laisser aller les crampes d'estomac qui sortaient l'une après l'autre !

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La leçon. Yamã m’a dit un soir : "Tu crois que la forêt est hostile. Mais c’est toi qui es l’intrus." Et il avait raison. Ces bibittes ne me veulent rien. Elles vivent. Résistent. Défendent. Elles sont la forêt incarnée, son système immunitaire. Et moi, avec mon savon, mon filtre à eau, mon carnet et mes gants, je suis juste un animal désorienté en visite dans une cathédrale d’organismes bien plus anciens que mes certitudes. Depuis, je regarde une piqûre comme un avertissement. Un frisson comme un enseignement. "Ici, tu es toléré, mais jamais à l’abri." "Et parfois, ce sont les plus petites qui te renvoient le plus grand respect."

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