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17. l'ayahuasca, l'autre monde

  • Photo du rédacteur: Le voyageur de l'extrême !
    Le voyageur de l'extrême !
  • 28 févr.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 oct.



L'Ayahuasca, voyage dans l'autre monde. 3 jours d'inconscience. Avant de repartir de chez les Tikunas, j'ai voulu savoir... L’ayahuasca (du quechua aya = esprit/mort, waska = liane) est une plante sacrée utilisée dans de nombreux peuples amazoniens (dont les Tikunas, dans certaines zones) pour voyager entre les mondes, communiquer avec les esprits, guérir, ou comprendre ce que l’œil ne voit pas.

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On m’avait dit : "Ce n’est pas un jeu. Ce n’est pas une drogue. C’est une porte. Mais tu ne sais pas ce que tu vas trouver derrière." J’avais accepté. Par curiosité, peut-être. Ou par fatigue du monde ordinaire. Les Tikunas ne donnent pas l’ayahuasca à n’importe qui. Mais Yamã (le chef) avait dit oui. "Tu as vu. Maintenant, tu peux apprendre."

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Jour 1 – L’ingestion. La décoction était épaisse, brune, amère comme la terre. Je l’ai bu d’un trait. Le goût est resté collé à mes dents. Le chaman chantait. Une langue ancienne, pleine de souffles et de feu. Au bout d’un moment, le sol a commencé à respirer. Je me suis couché sur la natte, et tout s’est ouvert. L’autre monde, sans nom, sans forme. Je n’étais plus un corps. Je n’étais plus "moi".

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J’étais un cri d’animal, un vol d’oiseau, une coulée de sève. J’étais mangé par les couleurs. Des serpents dansaient dans le ciel. Une femme sans visage m’a murmuré dans une langue que je comprenais sans l’avoir jamais apprise : "Tu es venu voir. Mais es-tu venu écouter ?" Puis mon cœur s’est arrêté ou j’ai cru. Puis il a repris, ou j’ai rêvé.

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Jour 2 – La chute. Je suis tombé à l’intérieur de moi. Des souvenirs sont venus. D’autres vies peut-être. D’autres morts sûrement. Un enfant décédé, sans doute le miens. Un jaguar blessé. Un chant d’adieu. La forêt n’était plus décor. Elle était moi. Et je l’avais trahie. Avec mes mots. Mes photos. Mon carnet. Une voix, la même, ou une autre, m’a dit : "Regarde ce que tu écris avec des yeux qui n’ont pas peur." Et j’ai pleuré. Mais je ne sais pas si c’étaient mes larmes ou celles de la terre.

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Jour 3 – Le retour (ou ce qui y ressemble). Le chant du chaman m’a ramené. Lentement. Comme si l’on remontait un fleuve à contre-courant. J’ai rouvert les yeux. Il faisait nuit. Mon corps était couvert de sueur. Mes mains tremblaient. Le guide était là. Il m’a tendu une calebasse d’eau. "Tu as vu quelque chose ?" J’ai hoché la tête. Mais je ne pouvais pas encore parler. Trois jours étaient passés. Ou trois vies. Je n’étais plus certain de ce qui était réel.

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Mais une chose était claire : j’étais revenu avec une dette. Pas envers les Tikunas. Pas envers le chaman. Envers la forêt elle-même. Et tout ce que j’avais cru pouvoir raconter sans la comprendre. Aujourd’hui encore, parfois, la liane me murmure dans le sommeil. "Ce monde-ci n’est pas tout. Ce que tu vois n’est qu’une écorce. Mais tu fais partie du fruit. N’oublie pas." Je fais parti des secrets de la forêt.

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"Tu ne peux pas redevenir aveugle une fois que tu as vu."

"Tu ne peux pas continuer ta route quand tu sais que le chemin s’effondre."

"Alors, marche autrement."





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