07. Lecon d'humilite
- Le voyageur de l'extrême !

- 22 févr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 sept.
Qu'est-ce que d'être pauvre ?
Cette tendance à admirer et presque à adorer le riche et le puissant et mépriser ou pour le moins à ignorer, les gens de condition inférieure est sans doute nécessaire pour maintenir la hiérarchie et l'ordre de la société. Mais elle constitue en même temps la cause la plus générale de la dépravation de la moralité...votre moralité peut-être, mais à coup sur pas la mienne !
L'opposition entre ''le riche et le pauvre'' décrit d'abord une relation, un rapport entre les zones marginales d'une courbe préférentielle de répartition des revenus, ou de la fortune. La ''pauvreté'' peut être définie directement comme la réalité de conditions de vie inférieures à un certain minimum. Dans un contexte social donné, la notion de pauvre et riche reflète les oppositions de classe au sein ou, plus généralement, les extrémités du spectre de la différenciation sociale.
Ici au Pérou les inégalités sociales sont excessivement facile à voir. Allez à la rencontre des gens peut parfois provoquer un virage émotionnel et peut ouvrir les yeux sur ceux qui sont vraiment pauvres. Je vous amène chez la tante de mon épouse au pied de la cordillère centrale des Andes. Les gens pensent que ce sont des bidonvilles...et bien non !

Ici commence la leçon d'humilité. Les Quechuas viennent pour la plupart des hautes cordillères Andines là ou il fait froid à l'année et ou l'électricité et le chauffage n'existe toujours pas. Ils bâtissent leurs maisonnettes à flanc de montagne comme des milliers d'autres migrants montagnards, aux portes (2h de route) de cette ville de 8 millions d'habitants qu'est Lima. Quittant les régions de Huancavalica, de Huancayo ou Ayacucho, les plus pauvre du pays, ces gens n'ont guère réussi à améliorer leurs sorts autrement que d'avoir de l'électricité qui ne sert que pour l'éclairage et quelques petits appareils comme le micro-onde. Ils gagnent en moyenne $150 USD par mois ici., Dans leurs villages d'origine pratiquement inaccessibles il n'y a pas de travail, les paysans n'ont pas assez d'argent pour nourrir leur famille alors ils cheminent vers les villes.

Nous avions de la grande visite, puisque les parents de la tante était descendus des montagnes pour visiter la famille. Encore très en forme et ont déjà plus de 95 printemps derrière eux. La grand-maman a d'ailleurs mis la main à la pâte pour préparer le mouton abattu pour notre visite par son fils (l'oncle de ma conjointe). Ne parlant que Quechua la traduction familiale fût instantanée autour de la table afin que nous puissions profiter pleinement de cette touchante rencontre.

Poules, chèvre et cochon sont les amis de la famille jusqu'à ce que le temps d'une protéine est requise. Alors ces bestioles finissent dans l'assiette comme le mouton. Ces rituels sont naturels et essentiels. Lors de l'abattage du mouton, une partie a été gardé pour le repas et le reste a été troqué contre des denrées essentielles comme la farine, le sucre et autres et ou vendu.

Voici la cuisine de la tante. Elle est très fiere de son organisation. Il y a aussi le foyer extérieur pour les cuissons lentes sous les pierres chaudes (nous verrons ce mode de cuisson plus loin dans l'aventure). Beaucoup d'entre vous n'oseraient se servir de cet endroit même en camping. Pour elle, c'est tout une amélioration en comparaison avec l'habitat des Andes.


La petite nièce était très contente d'avoir notre
visite et a bien voulu me faire visiter sa maison.
Vous devez comprendre que ces endroits ne sont pas les plus luxueux mais les plus humbles. Les murs ne sont pas en carton non plus. Ici c'est l'innovation. Les murs peuvent être lavés à même les vêtements. Vous aurez compris que les divisions sont constitués de couvertures ou de rideaux afin de donner un peu d'intimité. Mon épouse a grandi dans une maison comme celle-ci à l'exception qu'à l'époque les planchers de béton n'existaient pas. C'était des planchers en terre battue. Avec ce tour du propriétaire je vous laisse imaginer les installations sanitaires sans vous les montrer.

Certains d'entre vous diront que ces gens sont pauvres. Mais réellement qu'est-ce que la pauvreté.
Selon la société actuelle, la pauvreté ou précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins grave et définitive. Elle conduit le plus souvent à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle tend à se prolonger dans le temps et devient persistante, qu’elle compromet gravement les chances de reconquérir ses droits et de réassumer ses responsabilités par soi-même dans un avenir prévisible.
Ceci étant dit, ces gens que je viens de vous présenter n'ont pas la notion du temps, ils ont un toit sans hypothèque, ils s'autosuffisent, jouissent d'un esprit familial, ils ne font pas parti d'un système sociale à part entière, ils s'entraident entre eux, bien qu'ils n'aient pas de fortune ils jouissent d'une liberté de mouvement sans limitation, tous assument leurs responsabilités et aucuns souffrent d'insécurité.
Pour les occidentaux que nous sommes, l’économie capitaliste a compris depuis très longtemps que le désir d’accéder à toujours plus de confort en diminuant les efforts est profondément inscrit dans la nature humaine. Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, le capitalisme numérique s’attelle maintenant à mettre notre cerveau très énergivore en mode veille. Avec des maisons intelligentes, les téléphones intelligents, les voitures intelligentes, les réfrigérateurs intelligents, les montres intelligentes et toutes les autres trouvailles à venir, les requins de la finance on compris comment nous transformer en esclave du système. Endettements programmés, travails obligatoires, taxations multiples...40% du salaire, 15% sur à peu près tout ce que l'on consomme, frais de livraison, pourboire et j'en passe. Combien vous reste-t-il réellement après avoir payé et consommé l'essentiel ??? Pas beaucoup plus que ces Quechuas qui ont la liberté et qui n'ont aucun stress.
Que préférez-vous ?
La liberté des pauvres ou la misère des riches ?






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