24. La fin de Moïse chez les bédouins est proche

Le Chateau de Shobak

Dans la poursuite vers le moyen orient nous ferons arrêt à Shobak qui a été une colonie édomite au deuxième millénaire avant notre ère, puis nabatéenne au cours du millénaire suivant. La ville a acquis une grande importance sous le règne de Baudouin Ier, lorsque ce dernier y a érigé la forteresse de Montréal en 1115, au sommet d’une colline. Elle a été annexée à la dynastie ayyoubide de Saladin 72 ans plus tard.

Le Krak de Montréal, communément connu sous le nom de château de Shobak, est perché sur une colline se trouvant à moins de 2 km de la ville de Shobak. Sa construction fut ordonnée par Baudouin Ier, pendant son expédition dans la région et après avoir pris Aqaba et la mer Rouge. Poste de contrôle militaire et patrouille sont monnaie courante dans cette région contrôlée essentiellement par les américains.

Érigée sur une position stratégique, cette forteresse permettait de contrôler les routes entre l’Egypte et la Syrie, et de défendre la zone sud du royaume. Elle avait donc une importance majeure à l’époque. Elle abrite un puits, qui est accessible en dévalant 375 marches. Les troupes n’ont donc plus à sortir de la citadelle pour chercher de l’eau. Ce qui constituait un avantage considérable quand elle était assiégée. Pour l'avoir traversé à la lampe de poche...j'en suis ressorti blanc de poussière en contre-bas comme s'il n'avait jamais eu de pluie ! Ça donne une petite idée des tunnels qu'emprunte les combattants dans diverses régions du monde.

Elle a résisté ainsi à de multiples attaques avant d’être prise par Saladin en 1189. Les ayyoubides l’on ensuite fortifiée et embellie en y aménageant des quartiers palatiaux et des jardins, et en y sculptant des inscriptions. La forteresse tombe entre les mains des Mamelouks d’Egypte au XIIIe siècle, qui l'ont restaurée au XIVe siècle. Elle accueillait 6 000 personnes à son apogée.

Le Mont Nébo

Le mont Nébo est un sommet de 817 mètres situé dans l'Ouest de la Jordanie actuelle. Dans le livre du Deutéronome qui fait partie de la Bible, Moïse, interdit d'entrée sur la Terre promise vers laquelle il a conduit les Hébreux sortis d'Égypte, observe le Pays de Canaan du haut de cette montagne, et y meurt à 120 ans.

Ces hauteurs dans l'ouest de la Jordanie permettent d'observer le cours du Jourdain, et les terres de l'autre rive jusqu'à Jéricho, voire Jérusalem par temps dégagé. Le passage biblique évoque plusieurs sommets des Abarim : le mont Nébo, le mont Peor (« qui s'ouvre ») et le mont Pisgah (en) (en hébreu, Pisgah signifie « pic »). Le site actuel qui se visite est le ras Siyagha, qui se traduit de l'araméen d'origine par « colline du monastère ».

Si la tradition chrétienne fixe la tombe de Moïse sur ce mont, les musulmans l'honorent de l'autre côté du Jourdain, près de Jéricho, dans le sanctuaire de Nabi Moussa, le pèlerinage (mawsim) étant mentionné pour la première fois en 1924 dans l’ouvrage d’Ibn Fadl al-‘Umarî. Les mosaiques du sanctuaires de Nébo sont d'une grandeur et d'une beauté extraordinaires.

Nous avons poussé notre chance pour aller à la rencontre des bédouins dans une forme d'hospitalité conviviale et chaleureuse et nous pensons que s'aventurer d'avantage dans ces contrées reculées du moyen orient pourrait mettre notre sécurité en danger. C'est pourquoi la pointe jordanienne de l'est entouré de la Syrie au nord, de l'Irak à l'est et de l'Arabie Saoudite au sud sera la limite de cet aventure.

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