24. Citadelle de Salâh ad-Dîn

La citadelle de Saladin ou citadelle du Caire, est une imposante forteresse dominant le Caire. Bâtie par le grand Saladin vers le XIIe siècle, la citadelle du Caire fait partie des joyaux de l'Égypte. Elle a permis à de grands monarques de résister face à leurs envahisseurs. Cette forteresse médiévale a même servi de place forte pour les Britanniques pendant la Second Guerre mondiale. Merveille d'architecture, elle a été classée parmi les patrimoines mondiaux de l'UNESCO.

La citadelle du Caire fût construite par Saladin vers à 1176. Elle devait constituer une place forte contre l'armée des croisés, les ennemis jurés du grand monarque. Au départ, Saladin voulait également ajouter un grand mur qui entourerait tout le Caire depuis le Nil, mais le projet ne put être achevé par les successeurs du sultan.

Sa position stratégique fait de la citadelle la place forte par excellence pour résister aux adversaires de la dynastie ayyoubide. Il s'agissait d’une des plus impressionnantes fortifications militaires du monde médiéval. Les différents régents d'Égypte y ont siégé pendant près de 700 ans. Chacun d'eux y a apposé sa signature en remodelant à sa manière la structure du monument. Voici la vue depuis la citadelle.

Au XIXe siècle, le vice-roi Muhammad Ali Pacha remodela presque tout le site, lui donnant son aspect actuel. Au XXe siècle, elle devint la place forte de l'occupation britannique dans le pays. Après l'indépendance, l'armée égyptienne y établit une base militaire. En 1976, l'UNESCO déclare le site comme patrimoine de l'humanité. Mais il faudra attendre 1983 pour qu'il soit enfin ouvert au public.

En général, le complexe fortifié est divisé en deux parties : l’ enceinte nord (où se trouve aujourd’hui le Musée militaire national ) et l’ enceinte sud (où se trouve aujourd’hui la mosquée de Méhémet Ali ). L’enceinte nord était historiquement réservée aux garnisons militaires, tandis que l’enceinte sud était destinée à la résidence du sultan. Il existe également une enceinte plus basse, à l’ouest, qui abritait autrefois les écuries royales des Mamelouks.

Le Musée militaire national est situé au nord-ouest des trois palais du Haram, à l'intérieur de la citadelle du Caire construite par Saladin . Il surplombe les collines de Mokattam et l'entrée de la citadelle. Les palais du Haram ont été construits par Mohamed Ali Pacha en 1872. Le musée a été créé en 1937 dans l'ancien bâtiment du ministère égyptien de la Guerre, au centre-ville du Caire . Il a ensuite été transféré dans un local temporaire du quartier de la Cité-Jardin . En novembre 1949, il a été transféré au palais Haram, dans la citadelle du Caire.

Le musée célèbre et glorifie l'histoire militaire égyptienne. Bien qu'il accorde une faible attention à l'époque pharaonique (qui fut véritablement l'âge d'or du militarisme égyptien), l'accent est mis sur la période allant de l'époque moderne à nos jours. On peut y voir un canon et des boulets de canon du XIXe siècle.

Le musée expose également ce missile sol-air (SAM) SA-2 de conception russe, monté sur un lanceur standard. Le nom de code OTAN de ce missile est « Guideline », mais des techniciens égyptiens ont eu l'audace de le rétro-concevoir et d'en fabriquer une version baptisée « Tayir as Sabah » (« vol du matin »). L'Égypte a reçu 400 SA-2 des Soviétiques et a également construit un certain nombre de Tayir as Sabah, positionnés en défense contre les Israéliens et les Libyens à la frontière occidentale. Selon le modèle, ce SAM a une portée de 35 à 50 kilomètres, une vitesse de Mach 4 et un rayon de destruction de 65 mètres, ce qui signifie que tout ce qui se trouve à moins de 65 mètres lors de son explosion sera presque certainement détruit. La variante nucléaire peut emporter une ogive de 15 kilotonnes.

Voici l'une des rares pièces exposées relatives à l'époque islamique, une réplique de catapulte dont la plaque d'accompagnement indique qu'elle est du même type que celle utilisée par le prophète Mahomet pour assiéger la ville d'Elta'ef. La plaque décrit également le rôle de la catapulte : lancer des flèches, des pierres pour détruire des citadelles, des boules de feu et des scorpions ou des paniers poussiéreux.

On n'explique pas vraiment comment ces paniers peuvent forcer l'ennemi à capituler, mais l'utilisation des scorpions comme armes de guerre est largement surfaite ; s'ils ne sont pas écrasés à l'atterrissage, ils sont facilement écrasés sous les chaussures. En fait, il est probablement bien plus dangereux pour les soldats de ramasser les scorpions que pour ceux sur qui vous les lancez.

23... retour en arrière ou la suite dans ...25