02. Sahara Oriental, chez les Touaregs

Entrer en rapport avec les hommes du désert paraît, au premier aspect, une entreprise fort aisée. Manger une fois en passant le mouton rôti, ce ne sera découvrir qu’un bien petit coin de cette existence bizarre. Pour recueillir des renseignements, il faudra se résigner à passer de longues heures, presque en silence, accroupi sur un tapis, sous la maison de poil qui abrite à peine des rayons du soleil. Il faudra répondre aux questions des curieux et des indiscrets; il faudra écarter les soupçons éveillés par le seul fait de n’être pas de sang arabe. Mais une fois le test réussi, la rencontre restera inoubliable.

Les Touaregs, qui se nomment eux-mêmes les Kel Tamajeq sont une ethnie berbère, divisée en plusieurs confédérations et tribus, ces berbères (Amazighs en berbère) du Sahara central et ses bordures (Algérie, Libye, Niger, Mali et extrême nord Burkina Faso). Ils parlent une langue berbère, le tamajeq, et utilisent un alphabet appelé tifinagh (prononcé en français tifinar). Ils occupent la plus grande des régions berbérophones.

Traditionnellement nomades, leur sédentarisation s'accélère depuis la seconde moitié du XXe siècle. Ils sont confrontés à des formes d'assimilations culturelles et linguistiques (acculturation) et à une marginalisation économique et politique qui les ont conduit à la lutte armée dans les années 1990. Beaucoup ont abandonné le nomadisme pour se fixer dans les grandes villes du Sahara. Comme beaucoup d'autres nations du désert ils ont commencé à exploiter leurs hospitalités au profit des intrépides qui font l'effort d'arriver jusqu'à leurs campements pour faire connaissance avec leurs histoires et leurs modes de vie.

Le désert de Libye (à ne pas confondre avec le Sahara libyen) est une région géographique qui occupe le nord-est du Sahara , de l'est de la Libye au désert occidental d'Égypte et à l'extrême nord-ouest du Soudan. L'absence de pâturages et la quasi-absence de points d'eau ou de puits nécessaires à l'approvisionnement des caravanes de chameaux ont empêché le commerce transsaharien entre Kharga (le Darb al-Arbein), près du Nil, et Murzuk, dans le Fezzan libyen . Cette obscurité a fait que la région a longtemps été négligée.

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