12. Tonlé Sap, marcher sur l'eau . . . villages flottants

Dans le système fluvial du Mékong, le lac Tonlé Sap est considéré comme le plus riche en poissons d'eau douce vivants. Les pêcheurs cambodgiens, rejoints par leurs homologues vietnamiens, dépendent de la pêche et du commerce de bateaux pour subsister. Malgré leur situation économique précaire, les familles sont nombreuses et comptent en moyenne de 4 à 5 enfants, voire même jusqu'à 10-15 enfants.

Sur le lac Tonlé Sap vous verrez de nombreuses maisons flottantes et construites sur pilotis. Selon le niveau d'eau, ces maisons peuvent être mobiles, se rapprochant ou s'éloignant des rives de la ville de Siem Reap en fonction des fluctuations saisonnières. Il existe quatre villages principaux sur le lac Tonlé Sap, au Cambodge : Chong Kneas, Kampong Phluk, Mechrey et Kampong Khleang. Ces villages flottants sont facilement accessibles depuis Siem Reap...par bateau !

Chaque année, entre la saison sèche et la saison des pluies, le lac change de visage : sa superficie peut être multipliée par cinq, inondant forêts, plaines et villages entiers. Ce phénomène rare, dû à l’inversion du courant du fleuve Mékong, transforme la région en un vaste monde aquatique.

Sur ce lac en perpétuel mouvement, des milliers de personnes vivent littéralement sur l’eau. Villages flottants, maisons sur pilotis, écoles mobiles, marchés flottants… tout un mode de vie s’est adapté à l’environnement aquatique. Les habitants se déplacent en pirogue, les enfants vont à l’école en barque, et les pêcheurs lancent leurs filets au lever du jour, dans un décor paisible et hors du temps. Ici-bas l'école vient de terminer et les élèves retourne à la maison.

Les maisons ne s’enracinent pas : elles flottent. Les écoles voguent, les marchés dérivent, les pagodes glissent au fil des courants. On vit sur l’eau, on mange ce qu’elle offre, on dort bercé par ses remous. C’est une existence qui tangue, mais ne coule pas. Les enfants rament avant de marcher. Les filets remplacent les champs. Et le temps s’écoule doucement, au gré des reflets.

Le temps d'une pause nous nous arrêterons chez un petit marchand flottant histoire de se rafraîchir et de faire connaissance avec la petite famille qui y vit. On comprend que la famille accueille le peu de voyageur qui ose s'aventurer sur le lac pour visiter leur village. Le petit garçon tout content de me montrer son animal de compagnie, un jeune crocodile qu'ils nous offriront à manger en repas.

Sa petite sœur qui doit avoir 4 ou 5 ans s'empresse de sortir un filet de la maison pour me montrer son animal elle aussi, un serpent tout enroulé au fond du filet. Déçu qu'il n'ait pas de réaction elle prend un bâton et lui tape sur la tête comme pour le réveiller. Je n'ai jamais vu un cobra se raidir aussi vite ! Sans le savoir, le but était de nous offrir l'un ou l'autre en repas. trop tôt pour le dîner, nous déclinerons l'invitation. C'est ainsi qu'il réussisse à ramasser un peu d'argent supplémentaire.

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