13. Spanish Town & Portmore, ghettos on the beach
- Le voyageur de l'extrême !

- 9 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 oct.
Spanish Town est la capitale et la plus grande ville de la paroisse Sainte -Catherine , dans le comté historique de Middlesex , en Jamaïque. Elle fut la capitale espagnole et britannique de la Jamaïque de 1534 à 1872. La ville abrite de nombreux monuments commémoratifs, les archives nationales et l'une des plus anciennes églises anglicanes hors d'Angleterre.

Bien que Portmore ne soit pas commercialisé comme une destination touristique pour les millions de voyageurs qui arrivent en Jamaïque chaque année, il existe de nombreux endroits pour se divertir, manger, se détendre et s'amuser, tels que des plages, des restaurants, des hôtels et bien plus encore.

Spanish Town & Portmore, ghettos on the beach. Voyage dans les coulisses urbaines de la Jamaïque moderne. Le revers du rêve tropical. Quand on pense “Jamaïque”, on imagine tout de suite Negril, les dreadlocks au vent et le reggae sous les cocotiers. Mais à quelques kilomètres de ces plages de rêve, deux villes racontent une autre Jamaïque :

Spanish Town, l’ancienne capitale coloniale devenue centre urbain marginalisé. Portmore, banlieue tentaculaire et populaire, surnommée parfois “the Sunshine City”… même quand le soleil ne brille pas sur tous les toits. “Here, the sea touches the ghetto. But the tide doesn’t wash away the struggle.” Spanish Town : du pouvoir colonial à la périphérie oubliée.

Autrefois capitale espagnole et britannique de l’île, Spanish Town porte encore les traces de son prestige : une place royale, une cathédrale, des arches coloniales. Mais aujourd’hui, ce sont surtout les quartiers surpeuplés, les infrastructures délabrées, et les tensions sociales qui définissent son quotidien. Je marche dans les ruelles de Jones Town, De La Vega City, Rivoli. Les maisons sont collées, faites de béton nu. Des enfants jouent au cricket avec une balle déchirée. La musique sort des enceintes à plein volume : du dancehall, bien plus cru que le reggae.

Spanish Town used to be rich. Now it’s just tough.” Portmore : les plages… et les barres HLM. Portmore, c’est une ville-dortoir construite pour désengorger Kingston. Reliée à la capitale par le causeway (une route sur l’eau), elle est souvent perçue comme une ville “ghetto”... mais avec la mer au bout de la rue. Ici, les ghettos ont vue sur l’océan. Certains quartiers comme Waterford, Gregory Park, Braeton ou Newlands sont défavorisés, parfois marqués par la violence, mais ils regorgent aussi d’une énergie communautaire impressionnante.

Un jeune m’explique : “We’re not rich, but we got soul. Music, food, street life… It’s all we need.” Et en effet, partout, ça chante, ça cuisine du jerk chicken sur baril, ça fait jouer du son lourd sur des “sound systems” maison. La plage n’est jamais loin, mais les problèmes non plus : manque d’emploi, coupures d’eau, promiscuité, tensions entre quartiers. La vie entre deux mondes. Portmore et Spanish Town sont à la fois : à l’écart du tourisme, au cœur de l’identité jamaïcaine urbaine. et pleines d’oppositions : pauvreté vs mer, béton vs nature, violence vs créativité.

C’est aussi là que beaucoup d’artistes dancehall actuels grandissent : Vybz Kartel, Popcaan, Masicka, Jahvillani… tous sortent de ces zones, ghettos au bord de la mer, et transforment leur vécu en musique, en rage, en flow. Instantané : Une fin d’après-midi à Portmore. Je suis assis sur un muret, face à la mer. Des ados s’entraînent au freestyle dans un coin, pendant qu’un vieux fait griller du poisson. Un enfant nage avec une chambre à air crevée. La lumière du couchant rend tout un peu doré, même les toits en tôle.

Je me dis : “Il y a de la beauté, même dans ce que le monde appelle la marge.” Derrière le mythe, des réalités vivantes. Spanish Town et Portmore, ce sont les coulisses de la Jamaïque moderne. Loin des resorts, mais pleinement réelles, vibrantes, humaines. Pas des destinations touristiques classiques, mais des lieux à écouter, à comprendre, si on veut vraiment connaître l’âme du pays.

“Parfois, le ghetto touche la plage. Mais ce n’est pas encore le paradis.” Conseils pour voyageurs conscients. Ne jamais s’y aventurer seul·e. Y aller avec un guide local ou un contact de confiance. Écouter, observer, respecter. Ici, on n'est pas là pour prendre des photos-chocs, mais pour apprendre.















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