03. La Havane, clé du nouveau monde
- Le voyageur de l'extrême !

- 19 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 oct.
La Havane appelée par les cubains (Ciudad de La Habana) est la capitale et le centre économique de Cuba. Cette ville portuaire et son agglomération compte près de 4 millions d'habitants, ce qui fait de La Havane la plus grande ville des Caraïbes. La ville à l'ouest et au sud d'une baie, à laquelle on accède par un passage étroit. Le fleuve Almendares traverse la ville du sud au nord, et se jette dans le détroit de Floride à quelques kilomètres à l'ouest de la baie.

La Havane, une ville carrefour. Située à l’entrée du golfe du Mexique, La Havane n’est pas seulement la capitale de Cuba : c’est la clé d’entrée du Nouveau Monde, comme la surnommaient les colons espagnols. Un bastion stratégique, un port convoité, une perle coloniale à la croisée des continents et des époques.

“Qui tient La Havane, tient les Amériques”, disait-on au XVIe siècle. Aujourd’hui encore, cette ville palpite d’un mélange enivrant de grandeur historique, de décadence poétique et de vitalité populaire. Habana Vieja – Le passé sous chaque pavé. Mon voyage commence dans le cœur historique : Habana Vieja, un labyrinthe de ruelles pavées, de façades écaillées aux couleurs pastel, et de places ombragées.

Chaque coin de rue respire l’histoire : conquistadors, pirates, marchands d’esclaves, écrivains, révolutionnaires… La majesté de la Plaza de la Catedral, dominée par la cathédrale baroque. Une visite de la forteresse El Morro, qui protégeait autrefois le port des attaques anglaises. Un café fumant au Café El Escorial, sur la Plaza Vieja, en regardant passer les vieilles américaines et les joueurs de domino. Dans les rues, la musique ne s’arrête jamais. Trompettes, guitares, rires : La Havane est un opéra à ciel ouvert.

Rhum, cigares et révolution. Impossible de comprendre La Havane sans plonger dans ses emblèmes culturels : le cigare, le rhum… et la révolution. Visite de la Real Fábrica de Tabacos Partagás : j’assiste, fasciné, au roulage minutieux des cigares. Le parfum du tabac flotte dans l’air comme une mémoire ancienne.

Dégustation d’un cuba libre dans un bar historique fréquenté autrefois par Hemingway. La Floridita son bar préféré ou les mojitos sont leurs spécialités. Passage obligé par la Plaza de la Revolución, dominée par l’image de Che Guevara. L’ombre de Fidel Castro y plane encore. "Un cigare ici n’est pas un luxe. C’est un moment de contemplation."

Les "chameaux", ce transport public infernal de Cuba. , un vrai symbole de l’époque de crise, à mi-chemin entre réalité absurde et survie inventive. Voyage en enfer… ou presque : Les "camellos" (chameaux en espagnol) sont des camions-remorques modifiés pour servir de bus, apparus dans les années 1990 pendant la Période Spéciale à Cuba, après la chute de l’URSS. Ils portent ce nom à cause de leur forme : deux "bosses" pour transporter plus de monde. Ils pouvaient contenir jusqu’à 300 personnes, entassées comme du bétail. Conçus à la va-vite mais utilisés pendant plus de 15 ans ! Le genre d’engin que même Mad Max aurait hésité à conduire.

Plaza de la Revolución. Le cœur symbolique de la Révolution. On y trouve : L’immense portrait en acier du Che Guevara sur le bâtiment du ministère de l’Intérieur, avec sa célèbre phrase : "Hasta la victoria siempre". C’est ici que Fidel donnait ses grands discours devant des foules immenses. C’est un lieu de pèlerinage pour les Cubains comme pour les étrangers. Face au Che, on se sent tout petit. La façade ne parle pas… elle crie. L’idéal révolutionnaire, figé dans le métal.

Lors d’une promenade dans le quartier de Regla, bastion spirituel de la Santería, j'appréandre la rencontre avec une certaine Juana la Cubana. On la décrit comme une prêtresse, une bruja (sorcière) respectée, parfois crainte, mais surtout vénérée. Certains disent qu’elle a vécu il y a plus d’un siècle, d'autres qu’elle est encore vivante « d'une certaine manière », dans les rituels et les possessions spirituelles. Juana serait une intermédiaire entre les Orishas (divinités de la Santería) et les humains. Elle incarne une figure de transmission, de guérison et de savoir mystique.

La Maison Natale de José Martí (Casa Natal). Petit musée discret, à l’écart du tumulte touristique. Les pièces sont modestes, mais on y ressent la force de l’homme qui y est né en 1853. On y découvre : Des lettres manuscrites, remplies d’idées de liberté et de justice. C’est ici qu’est né un rêve de patrie libre, nourri par les livres et les injustices de l’époque. Mémorial José Martí, Plaza de la Revolución. Au centre de la fameuse place se dresse la tour en forme d’étoile (109 m de haut), avec à sa base, une immense statue de Martí, pensif, regard tourné vers l’avenir. Organisateur de la Guerre d’Indépendance de 1895, contre la colonisation espagnole. Martí n’est pas glorifié ici comme un général ou un chef militaire. Il est honoré pour ses idées, ses mots, sa vision de l’homme libre.



































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