04. Pinar del rio, Champs de tabac
- Le voyageur de l'extrême !

- 18 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 oct.
La ville de Pinar del Río est située à 164 km au sud-ouest de La Havane. La municipalité s'étend jusqu'au golfe de Batabanó (mer des Caraïbes) au sud. Sa côte est à la pointe est de la baie de Cortés. La ville est traversée par le Río Guamá, issu du lac de retenue Guamá au nord de la ville et qui conflue avec le Feo moins de 4 km avant la baie de Guamá sur San Luis. Pinar del Río accueille la principale manufacture de cigares de Cuba avec 80 % de la production nationale, au milieu de la plus grande zone de culture de tabac du pays.

Aux origines du cigare cubain. À l’ouest de Cuba, bien loin du tumulte de La Havane, s’étend la province de Pinar del Río, une terre fertile, verte, presque sauvage.C’est ici que naissent les cigares cubains les plus prestigieux, sur des terres rouges et sous le regard bienveillant des mogotes, ces montagnes calcaires emblématiques. Un voyage dans cette région, c’est un retour à l’essentiel : la nature, la tradition, la main de l’homme.

Viñales, entre champs et collines. Un village charmant aux maisons basses et colorées, entouré de plantations de tabac à perte de vue. Dès l’arrivée, l’air est différent : plus pur, plus calme, parfumé de terre et de feuilles séchées. Je suis accueilli dans une casa particular, chez une famille cultivatrice de tabac depuis trois générations. Balade à cheval à travers les champs de tabac. Visite d’un séchoir traditionnel (le secadero), immense grange où les feuilles brunissent lentement.

Premiers pas dans le roulage de cigare, avec un paysan qui m'apprend la patience du geste. "Ici, on ne cultive pas pour produire. On cultive pour transmettre." L’art du tabac, entre passion et précision. Je passe la journée avec Don Alejandro, un vieux guajiro (paysan cubain) à la moustache blanche et au regard rieur. Il cultive son propre tabac, qu’il vend à l’État, mais garde une partie pour un usage familial… et quelques chanceux visiteurs.

Il m’explique tout : Quand planter (entre octobre et décembre). Comment cueillir les feuilles en respectant leur niveau sur la plante. Comment fermenter à la main, selon un savoir-faire immuable. Et puis, le moment fort : il me roule un cigare, trempe la cape dans du miel, l’allume doucement. Je tire une bouffée et m'étouffe comme pas possible. N'ayant jamais fumé de ma vie j'en suis quitte pour un bon moment : c’est fort, terreux. Un goût d’authenticité me dit Alejandro en me regardant encore rouge comme une tomate.

Contemplation au mirador & grotte de l’Indien. Je grimpe au mirador de Los Jazmines au lever du soleil. Vue à couper le souffle sur la vallée, les champs, les mogotes. La lumière matinale dore les feuilles de tabac. Silence absolu, seulement troublé par le chant des oiseaux. L’après-midi, je visite la Cueva del Indio, une grotte traversée en partie en barque, et explore les alentours à vélo.

Une terre, une âme, un héritage. Pinar del Río n’est pas seulement une région agricole : c’est un sanctuaire vivant de la tradition cubaine. Ici, le cigare n’est pas un luxe mais un symbole d'identité, roulé avec respect, transmis avec fierté. “Ce que le rhum est à la fête, le tabac est à la mémoire.” Je repars avec un petit lot de cigares faits main (Montecristo et quelques Cohiba) que je ramènerai à mon père et un profond respect pour ces hommes et femmes qui font vivre, chaque jour, l’âme rurale de Cuba.

Tout dépendant de la marque (grade de qualité), la boîte vaut entre 2 000$ et 15 000$.






















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