27. Le poumon de la terre est malade !
- Le voyageur de l'extrême !

- 18 févr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 oct.
“Le poumon de la Terre est malade”. On évoque ici une dimension planétaire, mais vécue ici à l’échelle intime du voyageur, témoin d’un effondrement silencieux, diffus, presque insidieux. C’est lucide, poétique, alarmant mais pas un manifeste politique. C'est une observation de la lente dégradation de la forêt avec l’étonnement d’un homme qui découvre que même le vivant le plus puissant peut suffoquer.

Déforestation incontrôlée
Je pensais que la forêt serait invincible. Qu’elle résisterait à tout, comme une mer verte sans fin, une présence que rien ne pourrait faire taire. Je me trompais. Le vert recule. En silence. Ce n’est pas un cri. Pas un tremblement. Juste un retrait lent. Comme si la forêt se repliait. À chaque vol de drone, à chaque survol en avion léger, j’ai vu ce que l’œil humain, depuis le sol, refuse de croire : des lignes nettes, des trous dans la canopée, des brûlis récents encore fumants, des routes qui avancent comme des scalpels dans un organe vivant. La forêt tousse. Il y a moins d’ombre. Moins d’odeurs. Moins d’humidité.

Exploitation minière illégale mais toléré
Les oiseaux chantent moins. Les insectes changent de saison. Et parfois, des zones entières restent étrangement muettes. Comme si la forêt retenait son souffle. Un vieux Tikuna m’a dit : "Quand les arbres ne transpirent plus, la pluie ne sait plus où tomber." La maladie est humaine. Le symptôme est végétal. Les tronçonneuses ne s’arrêtent jamais vraiment. Même la nuit. Même les jours de pluie.

Fuite d'oléoduc de pétrole
Pour faire pousser de la coca, du soja, ou simplement pour faire place. Le sol devient poussière. L’eau devient poison. Les peuples deviennent fantômes. Et nous ? Nous disons : “déforestation”. Comme si ce mot ne tuait pas. Rien n’est local ici. Quand un arbre tombe en Amazonie, l’air du monde entier change un peu.

Ce n’est pas une métaphore. Moins d’arbres, moins de pluie, plus de chaleur, plus d’incendies.
Et là où la forêt meurt, le futur étouffe. Je suis reparti de cette zone sans mots. Juste des images : des enfants qui jouent au foot sur une terre rouge sans herbe, des papillons qui tournent en rond autour de bouteilles de plastique, et un capucin noir qui hurlait seul dans un arbre sans feuillage. Le poumon de la Terre ne saigne pas. Il ne crie pas. Il s’essouffle.

Et nous, face à ce souffle court, on continue de parler d’économie, comme si respirer n’était pas notre premier besoin.
J’ai vu le poumon de la Terre. Il était grand, splendide, puissant... et déjà malade.
Décidément l'homme n'a jamais rien compris d'autre que la soif du pouvoir.






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