05. la vallée de Vinales, les bosses poilues
- Le voyageur de l'extrême !

- 17 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 oct.
La vallée de Viñales, les bosses poilues. Bienvenue dans un autre monde. En quittant La Havane pour m’enfoncer vers l’ouest, les paysages changent. Les villes se dissipent, les routes se rétrécissent, et soudain, comme surgies d’un conte tropical : les mogotes. Ces "bosses poilues", comme je les ai surnommées en riant la première fois que je les ai vues, parsèment la vallée de Viñales comme des dos de dinosaures couverts de mousse.

"On dirait des montagnes qui auraient poussé sans faire de bruit, juste pour regarder passer les chevaux."
Chevaux, tabac et douceur de vivre. À peine installé dans ma casa particular, mon hôte me propose une balade à cheval. C’est LE moyen de transport local. Nous partons au petit matin, le soleil caresse les champs encore brumeux. Les mogotes nous entourent comme des sentinelles vertes. Nous traversons des plantations de tabac, passons devant des séchoirs en bois, et je découvre, fasciné, le travail des guajiros, ces paysans cubains au regard doux et au rire franc.

Pause dans une ferme : Dégustation de café local. Autre démonstration de roulage de cigare, avec feuille de miel pour l’adoucir. Cette fois je n'y gouterai pas (voir l'étouffement de Pinar Del Rio) ! Discussions sur la météo, la terre, et la vie "à la cubaine". Mogotes et mojitos.Vue imprenable sur la vallée, baignée de brume. On dirait un tableau impressionniste grandeur nature. Les huttes à toit de chaume (bohío) ont survécu aux premiers occupants et sont devenues les constructions typiques servant à curer le tabac, très nombreuses tout au long de la vallée depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours.

Les mogotes émergent du brouillard comme des îles végétales… Les bosses poilues du matin ! L’après-midi, je loue un vélo (aux freins capricieux) et pars explorer par moi-même. Arrêt pour un mojito maison dans un petit ranch improvisé. Le paysan, torse nu, me parle de sa vache comme d’une cousine. Tout est simple ici, vrai.

Je me rends compte que Viñales est un endroit où tout paraît plus lent, comme si le temps suivait le rythme des bœufs dans les champs. Dernier arrêt : une petite fabrique de cigare familiale. La grand-mère m’en tend un roulé avec soin, m’offre un sourire édenté et un café noir. Je le garde dans ma poche comme un trésor. Viñales m’a appris quelque chose de rare : le luxe du silence, la richesse du lien humain, et la beauté de ce qui pousse lentement. Et ces mogotes, ah, ces bosses poilues ! resteront pour moi un symbole joyeux de cette nature généreuse et un peu malicieuse.

La fresque murale a été peinte il y a des centaines d'années mais elle est rafraîchi par des peintres suspendus à des cordes.
Anecdote: Voyant des fruits au marché public j'ai eu une soudaine envie de m'éplucher une banane. Une fois acheté tous les marchandes me regardaient éplucher celle-ci comme un extra-terrestre. Une fois dans la bouche et recraché tous éclatèrent de rire. C'est ainsi que je découvris que les bananes plantains ne se mangeait pas crus mais cuites ! Tellement ressemblant, forme, couleur...

Il y a une cinquantaine de variétés de bananes dans le monde, le saviez-vous ?
En quittant les vallées verdoyantes de Viñales, une région célèbre pour ses mogotes (collines calcaires arrondies) et ses champs de tabac, nous prenons la route vers la fameuse Grotte de l’Indien, à environ 5 kilomètres du centre-ville. L'entrée est discrète, presque camouflée par la végétation luxuriante. Il y a quelques vendeurs d’artisanat local et un petit bar à l’extérieur. On sent déjà que cette excursion sera autant naturelle que culturelle. Une surprise souterraine. Soudain, la roche s’ouvre sur une rivière souterraine. Un petit bateau à moteur nous attend.

L’ambiance devient magique : la lumière tamisée, les reflets sur l’eau, l’écho des voix… C’est un vrai moment hors du temps. Le guide nous raconte l’histoire des Taínos, peuple indigène de Cuba, qui auraient utilisé cette grotte comme abri. On y trouve encore des vestiges (reconstitués) de leur présence : peintures murales, objets, outils. Le guide nous emmène dans une promenade lente sur la rivière, pointant du doigt des stalactites, des formations rocheuses et des chauves-souris endormies. En sortant de la grotte, la lumière du jour éclate à nouveau. On accoste à l’extérieur, où la végétation reprend ses droits.

"La vallée de Viñales ne se visite pas, elle se respire...et elle fait rire les autres."



















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