08. Rivière Ohong, habitat du singe au gros nez
- Le voyageur de l'extrême !
- 28 févr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 sept.

Entrer dans les mangroves est quelque chose de mystique. C'est l'un de mes écosystèmes préférés en ce qui a trait à la faune, la tranquillité, les bruits et ambiances environnantes. C'est l'un des endroits ou je connecte à coup sûr avec la nature. je peux y passer des heures voir la journée entière à la dérive à écouter et observer la vie qui s'anime.
C'est l'endroit de prédilection pour faire de la photo animalière car la lumière n'y entre pas profondément et les surexpositions sont plutôt rares. Ses eaux calmes et sans vague permettent de réaliser des clichés au trépied ou au pod dans l'embarcation. Évidemment le silence est d'or pour les photos parfaites.
On retrouve des marais à mangroves à l'embouchure de certains fleuves. Les mangroves sont parmi les écosystèmes les plus productifs en biomasse de notre planète. Les espèces ligneuses les plus notables sont les palétuviers avec leurs pneumatophores et leurs racines échasses.
La mangrove se développe sur le littoral dans des zones calmes et peu profondes. Elle occupe les trois-quarts des côtes et deltas des régions tropicales.
Ceci étant dit voici l'un de mes appareils servant à immortaliser ces moments de la nature. En photo animalière je me sert du téléobjectif (celui-ci), d'une angle large (wild angle) et d'une camera sous-marine.
Le Nasique (Nasalis larvatus) est un singe arboricole endémique de l'île de Bornéo. Il est l'unique représentant du genre Nasalis depuis que le Nasique des îles Pagai (Simias concolor) a été classé dans un genre à part. Il est classé en danger par l'UICN. Le nasique est une espèce de singe endémique qui ne vit que sur l’Île de Bornéo au Sud Est Asiatique. Il tient son nom de son appendice nasal, qui le différencie de l’ensemble des primates. Il arbore en effet un nez charnu et qui pend sur son visage, lui donnant un air à la fois étrange et désabusé.

Cette excroissance lui recouvre la bouche et peut mesurer jusqu’à 10 cm. Elle est réservée aux mâles, tandis que les femelles présentent des nez aux dimensions plus normales. Il semble que plus le mâle soit dominant, plus son nez en impose.

Les autochtones l’appellent « singe à trompe ». Arboricole, il descend souvent à terre, et passe ses journées à s’alimenter de feuilles de pédada, un palétuvier, de fruits et de graines. Il se balance de branche en branche, se déplace à 4 pattes ou sur ses pattes arrière, avec tout son clan, en rang d’oignon. Il peut aussi nager pour traverser un cours d’eau. Il n’hésite pas à passer ainsi d’Îles en Îles, au travers des mangroves. Il est menacé par la chasse et par la destruction de son habitat.

Sa lenteur et son flegme ont œuvré à le décimer rapidement. Des campagnes de repeuplement et des corridors écologiques sont mis en œuvre pour permettre à son espèce de perdurer. Excentricité de la nature, il est un singe unique, dont la couleur rousse détonne dans la verdure tropicale. Un animal unique à préserver absolument.

Le nasique est un primate unique en son genre, immédiatement reconnaissable à son imposant nez tombant, qui peut atteindre jusqu’à 10 cm de long chez les mâles. Ce nez disproportionné joue un rôle essentiel dans la séduction, les femelles étant attirées par les mâles dotés des appendices les plus impressionnants. En plus de ce trait distinctif, le nasique possède un pelage roux et une silhouette élancée, avec un ventre proéminent qui résulte de son régime alimentaire très spécifique. Il vit exclusivement dans les forêts tropicales humides de Bornéo, ce qui en fait une espèce endémique particulièrement vulnérable à la déforestation.

Les biologistes de ce monde intrigué par le charme évident des ''gros nez'' ont réalisé une étude en mesurant chez les primates la taille du nez, le volume des testicules, la taille du corps (les mâles pèsent environ 20 kilos alors que les femelles pèsent moitié moins). Ils ont également regardé la structure des harems de chaque mâle, notamment le nombre de femelles présentes et enfin, ils ont fait des analyses acoustiques des vocalisations de plusieurs spécimens. L'objectif étant alors de savoir si ce fameux appendice sert à attirer les femelles, à tenir en respect les autres mâles ou les deux.

Ils ont trouvé une corrélation significative entre le nez, la taille du corps et des testicules et un lien clair entre la taille du nez et le nombre de femelles présentes dans le harem". Mais le signal ne serait pas seulement visuel, il serait également sonore. Il semble que l'élargissement du nez modifie systématiquement les propriétés de résonance des vocalisations masculines, ce qui détermine probablement la qualité du mâle.

Un appendice plus large rend les vocalisations du primate plus graves lorsqu'il tente d'attirer des femelles. Il est aussi généralement accompagné d'un corps plus imposant et de plus grosses testicules, synonymes d'un meilleur succès reproducteur. Le nez agirait donc à la fois comme un signal visuel et sonore.

Un large nez semble agir comme un 'insigne' de caractéristiques masculines fortes et un lien clair entre la taille du nez et les caractéristiques attractives.
En résumé les femelles aiment les gros nez parce qu'ils ont de grosses voix et de grosses testicules !
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