33. Ramallah, village bédouin devenu ville

Bien que les visites se font relativement bien au travers les différentes régions d'Israël, les sites en Territoires occupés sont plutôt difficiles d'accès par la suspicion qu'ont les soldats sur nous chaque fois que l'on essaie de passer les points de contrôles (checkpoints). Malgré tout on y arrive généralement sans trop de question. Ici c'est plutôt par curiosité qui nous a amené à Ramallah puisqu'aucun site connu n'y est, si ce n'est que d'être la ''dîtes'' capitale des Territoires palestiniens. N'ayant aucune frontière physique défini ni de constitution c'est donc dans un État non fonctionnel que nous pénétrons.

Il est venu le temps d'expliquer ce que sont les Territoires palestiniens.

Partage sans consentement,

Un semblant d'autorité dans un semblant de pays sans devise monétaire, sans constitution, sans parlement, sans dignitaire et sans système politique, juridique et social. Le territoire de l'État de Palestine présente la particularité d'être en discontinuité territoriale, réparti depuis 1948 entre la Cisjordanie continentale, enclavée entre Israël et la Jordanie, et une enclave côtière de plus petite dimension, la Bande de Gaza, située entre Israël et l'Égypte. Ici-bas l'évolution au fil du temps depuis la deuxième guerre mondiale.

L'Autorité qui n'en est pas une !

L'Autorité palestinienne, sous la ''pseudo'' présidence de Mahmoud Abbas (à la suite de Yasser Arafat, son premier président élu en 1996), œuvre en vue de la création d'un État palestinien. En 2006, Mahmoud Abbas annonce la tenue d'un référendum en ce sens.

Toutefois, à la suite de violents affrontements inter palestiniens (ils se battent entre eux), les islamistes du Hamas ont pris le contrôle de la bande de Gaza en juin 2007, tandis que Mahmoud Abbas, soutenu par le Fatah, annonçait la mise en place d'un « cabinet d'urgence » à Ramallah, en Cisjordanie. Ainsi, avant même d'avoir pu accéder à la souveraineté internationale, le futur État palestinien se trouve partagé de fait en deux entités rivales, l'une à Gaza et l'autre en Cisjordanie. Et depuis c'est sous ce « cabinet d'urgence » qu'est toujours dirigé l'Autorité palestinienne qui ne gouverne sur rien en fait. Ici-bas un soulèvement organisé par la population qui en a assez !

Les gens se soulèvent car ils savent que leurs dirigeants gouvernent sans mandat !

L'État qui n'en est pas un !

Le régime juridique des Territoires autonomes palestiniens et sa mise en oeuvre font partie du processus de Paix entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine, initié par les accords d'Oslo en 1993. Selon un rapport de la Commission de Venise : « le régime légal palestinien est particulièrement complexe puisqu'il a des origines très diverses. Il inclut, la loi islamique (charia), le droit foncier Ottoman, les règles d’état d’urgence du Mandat britannique, le droit civil israélien pour Jérusalem-Est et les colonies juives, le droit civil jordanien pour la Cisjordanie, le droit civil égyptien pour Gaza.

Lors d'une tentative de proclamation de l'État palestinien, en 1988, le Conseil national palestinien avait souhaité la rédaction d'une Constitution afin de légaliser le tout. Plusieurs projets ont été élaborés, mais aucun n'a aboutit. Ce qui fait que l'entité souveraine souhaité depuis toujours n'existe toujours pas. Ici-bas lorsque l'opinion tourne en défaveur du Fattah, comme à Gaza on casse la manifestation.

Le Fattah qui frappe et disperse la foule pour contrôler les actions jugées indésirables ou nuisibles pour le parti. Oppression caché des médias.

La parenthèse politique étant close nous pourrons poursuivre la visite de Ramallah, ville très animé et très densément peuplé.

Ramallah,

Ramallah est située dans la zone de collines à environ 15 km au nord de Jérusalem, l'altitude moyenne de la ville est 900 m. La population, composée principalement d'arabes chrétiens, comprend de nombreux réfugiés musulmans issus de toute la région du Levant Sud. La ville comprend environ 200 000 habitants en comptant ceux de l'agglomération formée par Ramallah et les 88 villes et villages qui l'entourent.

La ville de Ramallah fut fondée au milieu du XVe siècle par les Haddadéens, tribu issue des Arabes chrétiens ghassanides. Les Haddadéens, menés par Rached Haddadéen, sont arrivés de l'Est du Jourdain, près de l'emplacement contemporain de la ville jordanienne de Chawbak. Un village de bédouins devenu une ville sans intérêt historique. La migration de cette tribu est due aux nombreux combats et tensions entre les clans de cette région.

La Légende,

Selon la légende locale, le frère de Rached, Sabri l'Haddadéen, accueillait l'émir Ibn Kaysoom, chef d'un puissant clan musulman, quand la femme de Sabri donna naissance à une fille. Selon la coutume, l'émir proposa qu'elle se marie à son tout jeune fils quand ils seraient tous deux adultes. Sabri crut que cette proposition n'était pas sérieuse, les mariages entre chrétiens et musulmans étant rares, et lui donna sa parole. Des années après, quand l'émir revint voir les Haddadéens pour qu'ils tiennent leur promesse, ils refusèrent. Ceci déclencha une guerre sanglante entre les deux familles. Les Haddadéens fuirent vers l'ouest et s'établirent dans les collines de Ramallah, où vivaient déjà quelques familles musulmanes. Comme quoi ces peuples sont conflictuels depuis des siècles.

On aime pas les américains mais on fait pareil ! (imitation de Starbuck Cafe)

L'histoire moderne,

Les autorités ottomanes construisent en 1901 une nouvelle route de Jérusalem à Naplouse passant par Ramallah et Al-Bireh. La jeunesse chrétienne de la ville commence à émigrer aux États-Unis au début du XXe siècle. La ville devient un district en 1902, englobant trente villages et bourgades des alentours.

La ville de Ramallah devient une municipalité en 1908 et Élias Odeh en est le premier maire. Le conseil municipal est composé de membres de chaque grande famille. Au début de la Première Guerre mondiale, les habitants se rebellent contre l'autorité ottomane. Trente habitants sont tués. En 1915, une invasion de criquets migrateurs détruit les récoltes et l'année suivante, une épidémie de typhoïde décime 30 % de la population.

L'électrification de la ville est totalement terminée en 1936. Des milliers de réfugiés, majoritairement musulmans, s'installent aux abords de la ville en 1948. Cette ancienne petite ville chrétienne est l'épicentre de l'activité économique palestinienne, laquelle doit beaucoup pour ne pas dire tout, à l'aide internationale et aux capitaux de la diaspora (les fonds du Fattah anciennement l'OLP de Yasser Arafat). Près de 500 salariés travaillent à l'usine Coca-Cola de Ramallah. La firme américaine est ainsi l'un des plus gros employeurs de la ville. Avoir autant de haine pour les américains et travailler pour eux !

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