26. L'île de Rodah, nilomètre ou mesure du niveau d'eau

Chaque année, le niveau du Nil montait et l'eau couvrait toute la vallée du Nil, puis reculait en laissant des dépôts fertiles de sol alluvial. Parfois, cependant, l'eau n'a pas inondé toute la zone agricole et cela a conduit à de mauvaises récoltes et parfois à la famine. Pour prédire la taille des récoltes d'année en année, les anciens Egyptiens ont construit une série de puits appelés Nilornetri, dont l'un est encore visible, creusé dans les rochers de l'île de Roda.

Le nilomètre est constitué d'un grand puits recouvert de pierre, communiquant avec le lit de la rivière, au fond duquel se trouve une colonne octogonale qui fait office d'échelle graduée. Si vous souffrez de vertige, rappelez-vous que l'escalier étroit qui descend n'est pas fourni par une main courante. L'eau est entrée dans ce puits par trois tunnels, maintenant fermés, chacun placé à une hauteur différente.

Le niveau de l'eau était évalué au cours d'une cérémonie annuelle: s'il était d'un niveau suffisant, les célébrations commençaient, sinon, une période de prière intense et de jeûne commençait, dans l'Antiquité également associée à des sacrifices pour les dieux de la rivière. L'Île de Rodha est maintenant situé dans le quartier Copte du Caire. Un petit pont relie l'Île à la ville.

L'actuel nilomètre de l'île de Rodah, construit sur l'emplacement d'un précédent ouvrage (nilomètre) du même type déjà cité par Strabon, date essentiellement du IXe siècle. Le puits qui dépasse dix mètres de profondeur est revêtu de belles pierres en calcaire parfaitement taillées et ajustées. Sa partie supérieure est de section carrée, sa base est circulaire. Au centre, posée sur un socle et une meule antique, une colonne en marbre se dresse sur toute la hauteur du puits et, pour qu'elle reste parfaitement verticale, une poutre scellée à ses extrémités repose à l'horizontale sur son chapiteau.

Un escalier longe les parois du puits, permettant d'atteindre à la saison de l'étiage les trois niveaux de tunnels par lesquels arrive l'eau du Nil. Des arcades reposant sur des colonnettes ponctuent la descente. Les marches de l'escalier sont bordées d'un double listel sculpté en relief. Sur la colonne centrale, des graduations permettent de mesurer la hauteur atteinte par la crue.

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