15. Chichén Itzá, grande cité mythique maya
- Le voyageur de l'extrême !

- Mar 9
- 5 min read
Updated: Sep 2
Chichén Itzá, le joyau éternel de la civilisation maya
Située au nord de la péninsule du Yucatán, Chichén Itzá est sans conteste le site archéologique maya le plus célèbre du Mexique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988 et élu parmi les Sept nouvelles merveilles du monde en 2007. Ancienne cité cosmopolite, religieuse, commerciale et astronomique, elle fut un puissant centre de pouvoir entre le Xe et le XIIIe siècle, marquant l’apogée de la culture maya-toltèque.

Une ville née de l’eau sacrée. Le nom Chichén Itzá signifie en langue maya : « au bord du puits des Itzá », en référence au grand cénote situé à proximité, considéré comme un lieu sacré de communication avec les dieux. Fondée autour du VIe siècle, la cité connut plusieurs phases d’expansion, dont une particulièrement influencée par les Toltèques du centre du Mexique. Ce métissage artistique et politique a donné naissance à une architecture hybride et spectaculaire, unique dans le monde maya, (ici-bas notre vieux guide !).

El Castillo, Le Temple de Kukulkán
Symbole emblématique de Chichén Itzá, la pyramide de Kukulkán est une merveille mathématique, cosmique et spirituelle : Haute de 30 mètres, elle comporte 365 marches (91 sur chaque face + la plateforme) symbolisant le calendrier solaire. À chaque équinoxe, l’ombre du soleil dessine sur la rampe nord un serpent ondulant, incarnant le dieu Kukulkán, qui semble descendre de la pyramide.

Ce phénomène révèle l’incroyable maîtrise astronomique et architecturale des Mayas. Kukulkán, le serpent à plumes. Divinité à la fois maya (Kukulkán) et toltèque (Quetzalcóatl), il incarne le lien entre ciel et terre, entre les cycles du temps et la fertilité. À Chichén Itzá, il est omniprésent : sculpté, évoqué, célébré par les formes et les rituels.

L’intérieur secret de la pyramide de Kukulkán
La pyramide de Kukulkán, joyau de Chichén Itzá, est mondialement connue pour son alignement astronomique et ses 365 marches symbolisant le calendrier solaire. Mais ce que l’on sait moins, c’est que ce monument cache plusieurs pyramides plus anciennes en son cœur, comme une poupée russe de pierre. Une pyramide dans la pyramide… et encore une autre

Les fouilles ont révélé que trois pyramides distinctes se superposent : La plus récente, visible aujourd’hui, date de l’époque postclassique (vers le XIe-XIIe siècle). Sous elle, une pyramide plus ancienne (VIIIe-IXe siècle) d’environ 20 m de haut. Encore plus profondément, un noyau plus petit, probablement du VIe siècle. Les Mayas pratiquaient souvent cette technique : englober une structure plus ancienne dans une nouvelle pour renforcer le prestige du site, tout en préservant le symbolisme sacré du lieu.

La chambre du trône-jaguar
En 1935, une équipe de l’Institut Carnegie creusa un tunnel depuis un escalier nord et découvrit une chambre rituelle cachée : Au centre, un trône sculpté en forme de jaguar rouge, incrusté de disques de jade et coquillages. Le jaguar, animal sacré, symbolisait le pouvoir royal et le monde de la nuit. Autour, les murs étaient peints en rouge et bleu, couleurs associées à la royauté et aux divinités.

Ce trône était probablement utilisé pour des cérémonies d’intronisation ou des rituels dédiés à Kukulkán, le serpent à plumes. L’intérieur de Kukulkán est donc une capsule temporelle, contenant les strates sacrées d’au moins six siècles d’histoire maya, un trône mystérieux, et peut-être un lien direct avec les eaux cachées du monde souterrain.

Une architecture sacrée et astronomique. À l’extérieur, la pyramide est célèbre pour le phénomène de l’équinoxe : Lors des couchers de soleil de mars et septembre, l’ombre des gradins dessine un serpent ondulant le long de la rampe nord, rejoignant la tête de serpent sculptée à la base. À l’intérieur, l’alignement des couloirs et chambres aurait pu servir à amplifier les sons lors des rituels — un simple clap produit encore aujourd’hui un écho rappelant le cri du quetzal, oiseau sacré.

Le Grand Terrain de jeu de balle
Avec ses 168 mètres de long, c’est le plus grand terrain de jeu de balle découvert en Mésoamérique : Les murs sont ornés de fresques représentant des joueurs décapités : la victoire avait une dimension sacrée et sacrificielle. Le jeu n’était pas un simple sport, mais un rituel cosmique, rejouant le combat entre la lumière et l’obscurité.

À Chichén Itzá, le Gran Juego de Pelota est le plus grand et le plus impressionnant terrain de jeu de balle mésoaméricain connu. Ce sport rituel, pratiqué par les Mayas et d’autres peuples de Mésoamérique pendant plus de 3 000 ans, n’était pas seulement un jeu : c’était un événement sacré, lié à la cosmologie, au pouvoir politique et parfois à la mort.

Un terrain avec des dimensions monumentales. Longueur : 168 m x Largeur : 70 m. Murs latéraux : 8 m de haut, parfaitement droits. Anneaux de pierre : deux, sculptés en forme de serpent à plumes (Kukulkán), fixés à environ 7 m du sol. Ces proportions sont exceptionnelles : la plupart des terrains mayas étaient beaucoup plus petits.

Le jeu et ses règles: Le but était de faire passer une balle en caoutchouc solide (pesant plusieurs kilos) à travers l’anneau vertical fixé en hauteur. Les joueurs ne pouvaient utiliser que les hanches, les coudes et les genoux — jamais les mains ni les pieds. Les matchs pouvaient durer des heures, et il est possible qu’ils aient symbolisé le combat entre le jour et la nuit, ou la vie et la mort.

Le Cénote sacré
Ce gouffre naturel de 60 mètres de diamètre est l’un des plus redoutables et sacrés de tout le monde maya. Des fouilles y ont révélé : Des objets en or, jade, obsidienne, mais aussi des ossements humains, notamment d’enfants et de femmes, offerts aux dieux, souvent lors de périodes de sécheresse. Le cénote était considéré comme une porte vers le monde souterrain, le Xibalba, royaume des morts.

Observatoire, Temple des Guerriers, groupe des Mille Colonnes
El Caracol : surnommé l’Observatoire, ce bâtiment circulaire présente des ouvertures alignées avec les positions des étoiles et des planètes, notamment Vénus. Temple des Guerriers : flanqué de statues de Chac Mool et d’une forêt de colonnes représentant les armées célestes, ce temple révèle l’influence toltèque. Le groupe des Mille Colonnes : vaste complexe civico-religieux évoquant la grandeur d’une ville cosmopolite et ritualisée.

Une fin mystérieuse. Chichén Itzá fut peu à peu abandonnée vers le XIIIe siècle, peut-être en raison de conflits internes, de sécheresses ou de luttes avec la cité rivale de Mayapán. Pourtant, elle resta un lieu de pèlerinage sacré jusqu’à l’arrivée des Espagnols au XVIe siècle.

Chichén Itzá aujourd’hui. Très fréquentée mais profondément impressionnante, Chichén Itzá est un lieu de mémoire, un site sacré, un chef-d’œuvre d’ingénierie, d’astronomie et de spiritualité. Bien que touristique, elle conserve une puissance émotionnelle rare, surtout si vous la visitez tôt le matin ou pendant les équinoxes.

Chichén Itzá, la lumière des dieux. Cité du soleil, du sacrifice et des étoiles, Chichén Itzá est un témoignage majestueux de la capacité humaine à comprendre le cosmos, à l’intégrer dans la pierre, et à rendre éternels les mystères du ciel et de la terre. Chichén Itzá, ce n’est pas seulement une pyramide parfaite. C’est un monde perdu, encore vibrant, où les dieux descendent aux équinoxes et où la pierre parle encore aux vivants.


























































Comments